Prix Lémovice 2015 : Timothée Brunet, pour son mémoire de master 2 : L'articulation de l'ethnos et de la Cité-Etat en Grèce du nord durant la guerre du Péloponnèse (Université de Limoges).
Remise du prix lors de l'assemblée générale. A gauche du lauréat, Gaëlle Tallet, sa directirce de recherche.
Résumé de la communication de Timothée Brunet
lors de l'assemblée générale
L'articulation de l'ethnos et de la cité-État en Grèce du Nord
au cours de la guerre du Péloponnèse (431-404)
Les habitants de la Grèce antique ont développé deux systèmes politiques antagonistes. Le système politique de l’État-cité (une ville qui administre un territoire) est pratiqué dans la Grèce du Sud, tandis que le modèle politique de l'ethnos (une tribu qui pratique un mode de vie semi-nomade) est propre à la Grèce du Nord.
Mes recherches se sont portées sur les peuples de la Grèce du Nord, en particulier les Macédoniens, les Chalcidiens, les Bottiéens et les Thraces. J'ai pu remarquer que le mode de vie en entités urbaines était déjà largement développé dans la région.
Alors que la guerre du Péloponnèse oppose en pleine période classique les deux grands État-cités de la Grèce du Sud, Athènes et Sparte, les habitants de l'ethnos en Grèce du Nord sont, lors de certains épisodes du conflit, au cœur des attentions. En effet, la Grèce du Nord est une région stratégique pour Athènes qui doit y contrôler les cités côtières pour sécuriser la route maritime du blé et s'y procurer du bois afin de construire ses trières. Sparte a donc tenté de perturber la position d'Athènes dans la région.
La guerre du Péloponnèse est également une période d'innovation dans le domaine militaire. Dans le théâtre d'opération de la Grèce du Nord, le général spartiate Brasidas est à la tête d'une armée hétérogène composée d'hoplites (fantassins lourds dont le mode de combat est propre aux Grecs des cités) et de cavaliers et d'infanterie légère (mode de combat de l'ethnos). Il parvient à conjuguer la force de frappe de ses hoplites à la rapidité de ses ethnê pour vaincre l'armée athénienne. La tactique est reprise plus tard par les armées de Philippe II de Macédoine et d'Alexandre le Grand.
A la fin de la guerre du Péloponnèse, Athènes et Sparte sortent exsangues de vingt-sept années de guerre. Les vrais vainqueurs sont les habitants de l'ethnos en Grèce du Nord qui étaient pourtant menacés par Athènes de perdre leur indépendance au début du conflit. La guerre du Péloponnèse constitue un accélérateur de l'histoire au cours duquel le rapport de force s'inverse entre la Grèce du Nord et la Grèce du Sud. Par la suite, Philippe II de Macédoine parvient à fédérer les peuples de Grèce du Nord en 357, puis vainc l'armée coalisée des États-cités de Grèce du Sud à Chéronée en 338 et rassemble alors toute la Grèce sous son autorité.
Résumé : Catherine Faure-Delhoume